Jacques-Marie-Jérôme Michau de Montaran , Rapport sur le commerce au Levant (1753)
Abstract
La naissance de la diplomatie moderne au XVIe
siècle a permis aux chancelleries naissantes de s’informer d’une manière plus directe sur les pays hôtes. En
effet, la centralisation accrue des États et des ministères des affaires étrangères
a fait que chaque pays se dote de sources d’informations sur tout ce qui pouvait
servir ses intérêts à l’extérieur, d’autant plus qu’à partir du ministériat de Colbert (1669-1683), le commerce international commence progressivement à être
envisagé comme un facteur stratégique d’une extrême importance, car il contribue à accroître et affermir la puissance de l’État2
. C’est précisément dans ce
contexte qu’on doit évoquer l’ingérence de plus en plus saillante de la monarchie dans la direction des affaires et son souci permanent de renforcer son emprise sur l'activité des marchands à travers une réglementation de plus en plus
rigide visant essentiellement à restreindre les initiatives individuelles3
. Se sentant menacés dans leurs intérêts, les négociants qui tenaient les ficelles du commerce méditerranéen vont formuler des thèses libérales très critiques à l’égard
de la politique royale. Cette tension qui semble insoluble entre acteurs du commerce et hauts décideurs, entre milieux d’affaires et grands administrateurs du
royaume marque de son sceau l’histoire juridique des échelles du Levant et de
Barbarie, histoire qui se situe à la confluence du droit international public, de
la législation royale et des usages commerciaux.
Le mercantilisme fut l’expression économique d’un système de patronage par lequel l’État gérait non seulement la production et l’échange commercial, mais également les privilèges économiques pour exercer son autorité,
maintenir la stabilité politique et impliquer les élites4
DOI/handle
http://hdl.handle.net/10576/31074Collections
- Humanities [152 items ]