Le partenariat du Maroc avec l’OTAN : un cran de sécurité supplémentaire

Abstract

Les relations du Maroc avec les pays membres de l’OTAN au cours et après la période de la Guerre froide s’expliquent par sa politique pro-occidentale depuis son accès à l’indépendance, mais aussi par la conception qu'il a de sa sécurité nationale. Celle-ci est influencée par les relations difficiles avec son voisinage, en particulier avec l’Algérie et l’Espagne en raison de ses revendications territoriales à l’encontre de ces deux pays. L’Algérie nourrit deux grands griefs contre le Maroc : le problème de la sécurité des frontières et le soutien au mouvement Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental. De même, l’Espagne ne reconnaît pas la légitimité des revendications marocaines sur les villes de Ceuta et Melilla et les îles adjacentes, qui ne sont pas – de son point de vue – des colonies. Cependant, le réalisme politique imposait au Maroc de faire un effort de cohabitation et d'ouverture en direction de ces pays pour garder des relations pacifiques dans le but de promouvoir le règlement diplomatique de la question territoriale et l'instauration à moyen terme d'un ensemble de mesures de confiance.

Pour sa sécurité nationale, le Maroc compte traditionnellement sur son potentiel de défense nationale en ce qui concerne son effort pour se doter d’une armée professionnelle et bien équipée. En outre, le Maroc était en quête d'alliés en dehors du Maghreb en raison de l’absence d’un régime régional de sécurité collective afin de faire face aux rivalités régionales et l'instabilité qui prévaut dans la plupart des États limitrophes. C’est dans cette optique que le Maroc a constamment cherché à établir des liens de coopé¬ration pragmatique avec les membres de l'OTAN et avec celle-ci en tant qu’alliance politique et militaire. Pour le Maroc, l’OTAN est un cran de sécurité supplémentaire dans le cadre de l’ensemble des initiatives interna¬tionales en Méditerranée auxquelles il fait partie, en particulier le Forum Méditerranéen, le Dialogue 5+5, le Partenariat euro-méditerranéen et récemment l’Union pour la Méditerranée.