Négocier un cérémonial au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle: le droit de battre pavillon suédois à Tunis (1764-1778)
الملخص
: Les négociations diplomatiques entre les puissances européennes et les
régences maghrébines à l’époque moderne ne se limitaient pas uniquement à rétablir
la paix, voire conclure la paix ou la renouveler. La négociation peut toucher les
pratiques diplomatiques, en l’occurrence les cérémonials. En tant que dépositaires
de pouvoirs nécessaires aux négociations et de la gloire de leurs souverains, les acteurs
diplomatiques européens au Maghreb observaient attentivement les pratiques
diplomatiques qui affectaient la hiérarchie des honneurs et faisaient des efforts
constants pour éviter de se déshonorer par des gestes inadéquats.
En s’appuyant essentiellement sur la correspondance de Jean Antoine Molinari,
consul suédois à Tunis (1765-1778), nous essaierons de restituer l’importance que
conserve le cérémonial d’Ancien Régime pour ce consul. Notre démarche consistera,
dans un premier temps, à interroger ses échanges épistolaires, afin de restituer l’avis
de ses interlocuteurs. Dans un deuxième temps, nous tenterons de saisir le poids
de ses relations personnelles avec la cour du Bardo. En dernier lieu, nous nous
interrogerons sur les logiques de ce consul pour obtenir cette faveur. Pour Molinari,
il s’agit de chercher les règles morales du développement des États et de montrer
qu’à chacun d’entre eux correspondent des « systèmes politiques » déterminés par
des facteurs géopolitiques, institutionnels et culturels et non pas par le seul art de
négocier que maîtrisent quelques hommes supérieurs.
DOI/handle
http://hdl.handle.net/10576/42159المجموعات
- الإنسانيات [152 items ]